Chers frères et sœurs,
Après plusieurs dimanches solennels, nous revoilà dans le temps ordinaire. On le comprend
souvent comme un temps de relaxation, ce qui irait au mieux avec la période, vue l’approche de
l’été. Tout converge à un temps de détente. A propos, nous voyons s’enchaîner plusieurs
propositions spirituelles et en même récréatives. Comment aménager sa monture pour ce temps
qui peut se dire d’aventure ?
L’évangile nous met sur les pas de Jésus dans une vie ordinaire. « En ce temps-là,
Jésus revint à la maison ». Cette introduction apparaît si familière que chaque lecteur peut
l’identifier à la fin de ses journées laborieuses, après lesquelles on ne souhaite rien d’autre que de
retourner chez soi. Le fait de revenir à la maison, évoque cette reprise de notre vie habituelle en
famille. Il en est de même pour ce temps ordinaire où nous reprenons le cours normal de notre
vie. En continuant l’évangile, on se rend compte que même dans ce temps habituel, la vie n’est
pas toujours un « long fleuve tranquille ». La présence d’un Christ vainqueur dans notre vie se
pérennise. Le temps ordinaire est la période de la vie intime du chrétien avec le Christ. Nous
avons vécu Noël, Pâques et d’autres solennités christiques en communauté. Par le temps
ordinaire, l’heure est à faire raisonner tout cela dans notre vie intérieure. Ce temps est souvent
une période de lâche prise, on abandonne toute la ferveur acquise. Comment se munir contre un
tel relâchement ? Aujourd’hui l’évangile dit :« Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un
homme fort et piller ses biens s’il ne l’a d’abord ligoté. » De fait, par toutes les grâces que nous
avons reçues à Pâques nous sommes constitués en homme fort et femme forte. Nous devons
alors veiller à ce que la fatigue n’évince pas toute l’ardeur spirituelle dont nous bénéficions. Il est
certes vrai que ce temps ordinaire est un temps de liberté intérieure où nous sommes portés à
faire des choix, mais l’évangile n’hésite pas de nous dire qu’il faut garder nos valeurs et nos
repères tel un homme fort garde sa maison. L’Esprit du Seigneur continue à habiter en nous, tel
un feu dévorant. Pensons à y mettre du combustible tel que la prière quotidienne, la lecture de la
parole de Dieu, la fréquentation de l’église et autres dévotions pour que notre foi demeure vive.
Nous comprenons que ce temps ordinaire est aussi le temps de l’envoi en mission. Si
nous avons reçu « grâce pour grâce » ce n’est surement pas pour en être inamovible mais pour en vivre en soi et avec les autres. Souvent le Seigneur nous appelle loin parfois il nous envoie chez
soi. Pour ma part, ce beau cheminement avec vous s’achève. Après deux belles années passées
avec vous, j’en garde un souvenir joyeux et émouvant. Je me suis senti accueilli et intégré. J’ai
appris et maintenant Dieu m’appelle ailleurs pour en témoigner. C’est pourquoi, en septembre, je
retournerai à Pointe-Noire au Congo-Brazzaville dans mon diocèse d’origine. Pour l’instant, ma
mission m’est encore inconnue, mais elle me sera communiquée en Aout. Je vous conjure de
continuer de prier pour moi et j’en ferai autant. Un sage écrivain malien disait, il n’y pas de plus
belle expression exprimant profondément une gratitude que le mot merci. C’est ce merci que je
vous adresse pour tout ce que vous avez été pour moi.
Bon temps ordinaire !
Serge Mayoulou, séminariste en stage à la paroisse Sainte-Anne des Calades
06 14 13 90 85 / serge0mayoulou@gmail.com