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Edito du 8 décembre

« La parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie »

L'an quinze de l’empereur Tibère César, Ponce Pilate étant gou­verneur de Judée. Hérode, prince de Gali­lée son frère Philippe, “tétrarque” du pays d’Iturée et de Trachonitide Lysanias, prince d’Abi­lène, les grands prêtres étant Anne et Caïphe la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie.

Or, quelle est cette Parole reçue par Jean ? C’est une parole du livre d’Isaïe ; une parole que Jean ne cessera de proclamer … « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers »

Ce n’est donc pas apparemment une parole nouvelle puisque c’est une parole qui « vient de loin », qui vient d’Isaïe …!

Cela peut et doit nous étonner que Dieu se « répète »…

Il nous faut comprendre ceci : la Parole écoutée par Jean est une Parole ancienne qui est toujours nouvelle. C’est la Parole de l’Ancien Testament qui se fait nouveauté, qui se fait actualité, qui se fait chair. Dieu a parlé ainsi à Jean le Baptiste …

A l’heure où nous voudrions sans cesse du neuf, à l’heure où nous sommes trop vite rassasiés, à l’heure où la répétition nous fatigue, en ce temps de l’Avent qui nous ouvre à la nouveauté de Dieu, ne rêvons pas : la nouveauté ne sera pas un scoop qui fera venir les caméras du monde entier ; la nouveauté sera dans une parole babillée par un enfant-Dieu, la nouveauté sera mon cœur capable d’entendre ce babillement …

Cette Parole est reçue par Jean dans le désert : c’est-à-dire dans le silence. Donnons-nous du temps à Dieu pour l’écouter ?

Cette Parole nous rassemble ; comme le dit la première lecture de ce dimanche de manière très belle : « Vois tes enfants rassemblés du couchant au levant par la Parole du Dieu saint ; ils se réjouissent parce que Dieu se souvient » (Baruch 5,5). Avons-nous découvert que notre unité avait sa source dans cette Parole écoutée ensemble ? Prions-nous avec d’autres ?

Cette Parole que Jean entend est située dans un contexte politique et religieux où les puissants règnent : Tibère, Pilate, Hérode, Hanne et Caïphe … Quel contraste entre cette parole entendue dans le désert et les paroles agitées des puissants !

A l’heure où nous pouvons être fascinés ou inquiets devant les puissants de ce monde, sachons revenir à l’essentiel, cette Parole que Dieu nous fait entendre : « Tout homme verra le salut de Dieu » !

Le Salut ? En avons-nous besoin ?

Bon temps de l’Avent à tous …

Père Patrice Guerre, curé de Sainte-Anne des Calades

06 80 32 75 74 / p.guerre@lyon.catholique.fr

Feuille paroissiale