« Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit »
Ce que le Seigneur attend de nous est clair : porter du fruit. Cela nous est dit 5 fois dans l’évangile de ce dimanche.
Il s’agit même de porter beaucoup de fruit ; « cela fait la gloire du Père que vous portiez beaucoup de fruit ». Pour cela « tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant pour qu’il en porte davantage ».
Est-ce que nous prenons au sérieux cette invitation à porter davantage de fruit ? A nous laisser purifier ?
Notons qu’il ne s’agit pas de porter des fruits ; mais du fruit. Cela est au singulier ; comme sur la vigne où le fruit est le raisin (vous ne pourrez pas y trouver de pommes ou de cerises !). Il ne s’agit pas de se disperser dans tous les sens mais bien de porter du fruit, un fruit qui est essentiel, précieux et qui demeure …
Sommes-nous attentifs à l’essentiel dans nos vie ?
Quel est ce fruit ? La suite de l’évangile nous apporte certainement la réponse : il s’agit d’aimer ; d’aimer jusqu’à « donner sa vie ». Cela trouve son écho dans la 2° lecture de ce dimanche : « Nous aimer les uns les autres ». Nous pouvons dire aussi que ce fruit c’est Dieu lui-même. Porter du fruit, c’est porter Dieu qui est amour.
Comment porter ce fruit précieux ? La réponse est lapidaire : « Sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5) ; c’est-à-dire en demeurant dans le Christ. Le verbe « demeurer » revient 8 fois dans les quelques versets de ce dimanche … C’est dire son importance.
Jésus ne dit pas dans l’évangile de ce jour : « Je suis le Cep et vous êtes les sarments » ; mais « Je suis la Vigne et vous êtes les sarments » ; le Christ n’est pas extérieur à nous-mêmes ; il n’est pas là pour nous précéder et nous donner son « énergie » ; il est lui-même la totalité de la Vigne (d’où l’enjeu de la communion) et il est présent dans chacun des sarments que nous sommes.
Pour le dire autrement : Il est le vitrail et nous sommes les pierres de ce vitrail. C’est par lui, avec lui, en lui et pour lui que nous agissons. Pour la beauté de la vigne.
Chers amis, le temps pascal est le temps de la naissance de l’Église ; l’invitation à porter davantage de fruit est un appel à la croissance de celle-ci. Y mettrons-nous toutes nos forces ?
Père Patrice Guerre, curé de la paroisse Sainte-Anne des Calades
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