« Non, je ne veux pas ! »
Cette parole de refus de l’un des deux fils de l’évangile de ce dimanche est-elle un caprice, une attitude de désobéissance, un mépris adressé au père qui demande un service à son fils ?
Étrangement, ce « non » est un bon chemin pour aller vers un « oui » …
Car c’est une parole de vérité.
Nous ne faisons pas facilement, instinctivement la volonté d’un autre. Nous commençons par nous regimber, par nous mettre sur la défensive.
Celui qui affirme dire « oui » tout de suite est souvent un velléitaire ; ou déjà un saint !
Pour entrer dans la volonté de l’autre, cela exige de nous repentir, une conversion ; et donc un combat spirituel un travail intérieur, une grâce à demander.
Nous ne naissons pas saints. Malheur à nous si nous le pensions !
Cela n’est pas sans rappeler la parole de Jésus à Gethsémani : « Si cette coupe peut passer loin de moi … mais non pas ce que je veux mais ce que tu veux … »
Dire « oui » immédiatement risque de porter peu de fruits ; car notre liberté sera peu engagée, notre détermination peu claire ; dire « oui » trop vite c’est ne pas mesurer l’épaisseur de l’engagement que nous prenons, c’est sauver la façade … mais si celle-ci est déjà lézardée ?
Au matin de ce jour, face à mes manques de volonté, je me mets humblement devant Dieu pour lui demander sa grâce :
Que je puisse ne pas m’enfermer dans mes « non », dans mes peurs et mes repliements.
Que je puisse les discerner et les reconnaître pour qu’un « oui » émerge.
Que je puisse laisser travailler en moi la parole du Père qui m’appelle à sa vigne.
Au matin de ce jour, je redis alors humblement : « Que ta volonté soit faite ! » et que je sois persévérant !
Prier, c’est entrer dans la volonté du Père …
Et pour les « oui » déjà dit, j’en rends grâce à Dieu en lui demandant de les fortifier !
Père Patrice Guerre, curé de Sainte-Anne des Calades
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