A Cana, Jésus vient épouser l’Église et par elle toute l’humanité !
Avant la réforme (récente) du missel, au moment de communier, nous entendions cette parole : « Heureux les invités au repas du Seigneur, voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » ; désormais nous entendons : « Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde. Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! »
On a tendance à penser que le « repas du Seigneur » (ancienne formulation), c’est son dernier repas avec ses disciples juste avant de s’offrir en sacrifice sur la croix pour nous sauver, et au cours duquel il nous donne son Corps et son Sang en signe du sacrifice parfait. Et ce n’est pas faux : c’est effectivement cela que nous commémorons à la messe. Mais le vrai repas du Seigneur, les noces de l’Agneau, c’est celui de l’union de Dieu avec toute l’humanité, ses noces définitives. Pour le comprendre, il faut se mettre en « mode eschatologique » : Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, mais pas seulement. Ce pour quoi il nous a créés, ce pour quoi nous sommes faits, c’est pour être habités totalement par Dieu, corps, âme et esprit. Dieu se donnera totalement à nous dans sa divinité même, et nous à lui.
Il est grand, le mystère de la foi !
C’est mon corps, et il est pour vous, dit Jésus : l’Eucharistie que nous recevons, c’est bien ce corps du Christ des épousailles ! Nous ne commémorons pas seulement un événement du passé, mais nous attendons déjà la plénitude de l’union à Dieu qui nous est promise.
Des noces où l’Église est l’Épouse
Dans le catéchisme, on parle de l’Église comme le Peuple de Dieu, le Corps du Christ, le Temple de l’Esprit Saint et l’Épouse du Christ. Remettons les choses dans l’ordre : c’est parce que l’Église est d’abord l’Épouse du Christ qu’elle est son Corps ; c’est parce que l’Église est l’Épouse du Christ qu’elle est le Temple de l’Esprit ; c’est parce qu’elle est l’Épouse du Christ qu’elle est le Peuple de Dieu …
Alors oui, heureux, bienheureux sommes-nous d’être tous invités à ce festin de noces, ce repas de fête où Dieu, enfin, sera tout en tous ! L’évangile de ce dimanche, les noces de Cana, nous annonce ces épousailles définitives, celles que le Christ va sceller dans le sang de la croix … Puissions-nous vivre chaque eucharistie dans la joie de ces noces ! Laissons-nous épouser par le Christ !
Père Patrice Guerre, curé de la paroisse Sainte-Anne des Calades
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