Dimanche 26 février - 1er dimanche de Carême
Joie d’entrer dans le temps du carême !
Nous voici entrés dans le temps du carême : certains font grise mine, se disant qu’il faut encore se priver, vivre un moment austère, faire des efforts, éprouver très vite notre incapacité à vivre un tant soit peu ce que l’Église nous demande … Bref, pas vraiment la joie ! Et même plutôt le désir qu’on en finisse au plus vite … !
D’autres n’attendaient que cela, ont déjà noté dans leur agenda tous les bols de riz et chemins de croix pour n’en rater aucun, toutes les propositions de la paroisse et sont au clair avec quelques bonnes résolutions qu’ils ont déjà prises …
Et nous ?! Comment pouvons-nous nous situer devant ce temps du carême ?
- Tout d’abord le carême se reçoit : ce n’est pas d’abord à moi de décider ce qu’il va être ou ne pas être ; je l’accueille comme une rencontre avec le Christ qui vient vers moi et qui veut comme un sculpteur me façonner avec beaucoup d’amour, me sauver. C’est les yeux fixés sur Jésus-Christ, Sauveur, que nous entrons dans le temps du carême …
C’est d’abord avec la liturgie qui a son rythme, avec la Parole de Dieu entendue au fil des jours et toujours nouvelle, avec la force d’être ensemble dans ce chemin vers Pâques, que le carême se vit …
Le carême c’est un temps pour se dessaisir, pour laisser de la place, pour accueillir la vie.
D’où : le jeûne (qui peut prendre des formes multiples) pour laisser de la place, du temps, la prière pour nourrir cet espace laissé à Dieu et aux autres, et le partage, fruit concret et signe de ce dessaisissement.
- Ensuite le carême est un chemin non pas pour mourir mais pour vivre ! Car la question n’est pas d’abord : « Est-ce qu’il faut mourir pour vivre ? » mais « Est-ce que je vis vraiment aujourd’hui ? » ou encore « Est-ce que j’aime vraiment ? »
Pour cela, il faut laisser de la place à l’Amour, celui de la croix, à la Vie, celle de Pâques…
Le carême c’est donc un chemin, une décision, vers la joie, vers la paix, vers une vie plus pleine, moins superflue, plus donnée, moins mesquine, plus généreuse, moins étriquée, plus à l’écoute …
Pour cela Jésus le Sauveur a pris ce chemin de la Vie en plénitude, devant moi …
Alors, oui, je peux prendre du temps pour me reposer et goûter l’amour de Dieu manifesté sur la croix … Quelle grâce !
Car, oui, je peux me laisser surprendre par ce que le Christ me prépare pour ce temps « béni », ce dont il veut me libérer …
Et donc, oui, joyeux carême à tous !
Père Patrice Guerre, curé de la paroisse Sainte-Anne des Calades
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