Dimanche 26 mars - 5ème dimanche de Carême
Jésus cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » (Jn 11,43)
Qu’il est puissant ce cri de Jésus devant la tombe de Lazare !
Qu’il est étonnant aussi !
Jésus y met toutes ses « tripes », toute son énergie ; il manifeste là son autorité, sa puissance devant les foules qui l’entourent ; il engage toute sa confiance en son Père qu’il vient de prier ; il prend un risque : Et si Lazare refusait de l’écouter, de sortir ?
Crier à un mort de l’écouter voilà qui est étonnant … Lui intimer l’ordre de sortir les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire : voilà qui n’a rien d’évident …
Pourtant Jésus l’avait annoncé : « Amen, amen, je vous le dis : l’heure vient – et c’est maintenant – où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront (…) Ne soyez pas étonnés ; l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix » (Jn 5)
C’est à chacun de nous que Jésus fait entendre sa voix en ce temps du carême : « Sors de tout ce qui te maintient dans la mort, renonce à tes enfermements (tes enfers), dis « non » au péché. »
Car il faut notre réponse à ce cri qui nous appelle à la vie : « Et le mort sortit »
Il nous faut aussi le soutien de nos frères et sœurs : « Déliez-le et laissez-le aller » dit Jésus à la foule qui entoure Lazare ; des frères et sœurs qui posent sur moi un regard d’espérance, d’encouragement et non pas un regard qui condamne et qui enferme …
Pour ensuite à mon tour être un membre de cette foule et entendre Jésus me dire à propos des « Lazare » que je rencontre : « Délie-le et laisse-le aller ». Il s’agit pour moi de libérer mes frères et sœurs d’un regard dans lequel je les ai enfermés.
Nous voilà bien au cœur du carême : un temps pour délier les nœuds de ma vie, un temps pour se réconcilier, pour recevoir le sacrement de la libération, le sacrement de la miséricorde.
Oui, comme nous l’entendons après le Notre Père à la messe : « Soutenus par ta miséricorde, nous serons libérés de tout péché », voilà notre désir, notre espérance à 15 jours de la fête de Pâques !
Bonne montée vers Jérusalem, vers la fête des Rameaux !
Père Patrice Guerre, curé de la paroisse Sainte-Anne des Calades
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